Category Archive FISCAL

ByE.DALOZ

Fin de la théorie du bilan

Les spécialiste de la fiscalité connaissaient bien cette théorie : l’inscription d’un bien à l’actif du bilan d’une entreprise individuelle est libre ; les produits et les charges correspondants entrent dans le calcul du bénéfice professionnel.

Mais l’article 155 du Code Général des Impôts, issu de la loi du 29 décembre 2010 a mis fin à ce principe. Depuis le 1er janvier 2012, s’il est toujours permis d’inscrire ce que l’on veut à l’actif de l’entreprise individuelle, les produits et les charges correspondants doivent être retraités pour être imposés comme s’il étaient perçus directement par l’exploitant en tant que contribuable particulier. Il en est ainsi, par exemple, d’un immeuble qui ne serait pas utilisé par l’entreprise et qui aurait été acquis dans le but de le louer et d’en tirer des revenus fonciers.

Cette solution peut être pénalisante comme avantageuse selon les cas. Pénalisante puisqu’elle empêche à l’entrepreneur de déduire les frais liés à cet actif. Mais avantageuse lorsqu’il s’agit d’appliquer un régime de plus-values moins pénalisant que celui de l’entrepreneur individuel. C’est le cas, par exemple, de la cession d’un immeuble détenu depuis plus de 30 ans : il est désormais exonéré alors que la plus-value à court terme était jusqu’alors fiscalisée.

Loi 2010-1658 du 29 décembre 2010

ByE.DALOZ

LOI DE FINANCES

Il faut rappeler que la Loi de Finances s’applique, sauf exception, à l’impôt payé en 2013 c’est-à-dire sur les revenus perçus en 2012.

Attention : par souci de simplification ce document ne reprend que les principales mesures de la Loi de Finances. Il ne saurait constituer un exposé exhaustif.

10 mesures rejetées par le Conseil Constitutionnel.

Rarement une Loi de Finances aura fait l’objet d’autant de rejets pour incompatibilité avec notre constitution. Le Conseil Constitutionnel est garant du principe de l’égalité devant l’impôt (article 6 de la constitution) et de l’égalité devant la charge publique (art. 13 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen). C’est au total 10 mesures qui ont été déclarées contraires à ces principes.

Parmi les dispositions emblématiques figurent la taxation à 75 % des très hauts revenus ou encore l’imposition à 75 % des retraites chapeaux en passant par la fiscalité confiscatoire des bons anonymes au taux de 90,5 % !

Cons. const. 29 décembre 2012 n° 2012-662 DC

Les parts fiscales rapportent moins

Le quotient familial permet de prendre en compte le nombre de personnes composant le foyer fiscal. Les parents sont comptés pour une part. Les 2 premiers enfants sont comptés pour une demi-part et les autres enfants pour une part complète.

De nombreux dispositifs majorent ce nombre de parts : personnes séparées, enfants handicapés, veufs…

La prise en compte des parts supplémentaires a pour effet de réduire l’impôt puisque le revenu du foyer est divisé par un nombre de parts plus grand avant que ne soit appliqué le barème.

Le gain fiscal ainsi obtenu était jusqu’alors plafonné à 2.336 € par ½ part supplémentaire. Ce montant est ramené à 2.000 € sauf dans certains cas (personnes seules, invalides, anciens combattants, veufs…)

Exemple : un couple avec 1 enfant perçoit un revenu global de 68.000 €. En tenant compte de l’enfant, l’impôt s’élève à 5.584 €. Sans tenir compte de l’enfant, l’impôt s’élève à 8.367 €. La demi-part procurée par l’enfant génère donc une économie de 8.367 – 5.584 = 2.783 €. Ce montant doit être ramené à 2.000 €. L’impôt définitif s’établit à 8.367 – 2.000 = 6.367 €.

Peu d’impôt = pas d’impôt

Les personnes soumises à un impôt faible bénéficient d’une décote qui réduit encore l’impôt.

La décote s’applique désormais à tout foyer fiscal qui paie moins de 960 € (au lieu de 878 € auparavant).

Ainsi, un foyer qui devrait payer 500 € ne paie en réalité que 270 € grâce à la décote. En dessous de 320 € le foyer fiscal ne paie plus d’impôt.

Cette augmentation de la décote vise à éviter aux contribuables qui ne payaient pas d’impôt en 2011 d’être imposables en 2012 du seul fait d’une augmentation de salaire liée au coût de la vie.

Barème fiscal gelé

Le barème fiscal fixe les taux d’imposition en fonction des revenus de chaque contribuable.

Pour les revenus perçus en 2012 et imposables en 2013, il s’établit comme suit :

Revenus inférieurs à 5963 €

0,00%

De 5 963 € à 11 896 €

5,50%

De 11 896 € à 26 420 €

14,00%

De 26 420 € à 70 830 €

30,00%

De 70 830 € à 150 000 €

41,00%

Supérieure à 150 000 €

45,00%

Il présente deux particularités cette année

  • il n’a pas été revalorisé en fonction de l’inflation : ainsi un contribuable qui a bénéficié d’une augmentation de salaire pour tenir compte de l’inflation, paiera un peu plus d’impôt.

  • une tranche à 45 % a été ajoutée pour les revenus supérieurs à 150.000 €.

On rappelle que l’expression « sauter de tranche d’imposition » ne reflète pas la réalité. Un contribuable qui perçoit habituellement 26.000 € paie un impôt de 14 % sur une partie de ses revenus. Si son revenu augmente de 1.000 €, 420 € continuent d’être taxés à 14 % et les 580 € supplémentaires sont taxés à 30 %.

La contribution exceptionnelle de 75 % est annulée

Il s’agissait de la mesure fiscale la plus médiatisée : les contribuables percevant plus d’un million d’euros devaient être taxés au taux global de 75 %. Il s’agissait d’un montant par contribuable et non par foyer fiscal. Un couple percevant chacun 900.000 € soit au total 1.800.000 € en aurait été exonéré alors qu’un couple dont l’un gagnait 1.000.000 € et l’autre 0 € l’aurait payée : c’est pour cette raison que le Conseil Constitutionnel l’a rejetée.

Niches fiscales : pas plus de 10.000 €

De la réduction sur le salaire de la nou-nou aux investissements outre-mer, on dénombrait 469 niches fiscales en France en 2011.

Jugées coûteuses et inefficaces, elles ont été plafonnées à trois reprises pour être ramenées à 18.000 € majorés de 4 % du revenu imposable.

Le plafond tombe, pour les revenus 2013, à 10.000 €.

Cette mesure commence à peser dangereusement sur les dispositifs favorisant l’aide à la personne.

A noter que les investissements outre-mer continuent de bénéficier du plafond de 18.000 € majorés de 4 %.

Frais réels : 7 cv maximum

Les contribuables percevant un salaire (dirigeant ou non) bénéficient au choix :

  • de la déduction de leurs frais réels (frais de véhicules…)

  • ou d’un abattement de 10 %

Cet abattement est plafonné. Le plafond est ramené à 12.000 € (contre 14.157 € auparavant).

Pour le calcul des frais réels, le barème kilométrique est également plafonné à une puissance de 7 cv.

Exit « Scellier », place à « Duflot »

Une nouvelle mesure à l’initiative de la Ministre du logement, Cécile DUFLOT, vient remplacer le dispositif Scellier qui prend fin le 1er janvier 2013.

Comme la Scellier, le dispositif concerne des zones géographiques déterminées et des communes ayant reçu un agrément.

Il prend la forme d’une réduction d’impôt de 18 % sur un montant maximum d’investissement de 300.000 € par an par contribuable. La réduction est répartie sur 9 ans, durée pendant laquelle le propriétaire s’engage à louer pour un montant de loyer plafonné.

Petite nouveauté : on peut acheter deux logements au prix total de 300.000 € (exemple : 200.000 € + 100.000 €) et non plus un seul comme auparavant.

Imposition des dividendes

A compter des revenus perçus en 2013, les dividendes sont soumis au barème de l’impôt (de 0 à 45 %). Il n’est plus possible de s’acquitter d’un prélèvement libératoire. L’abattement de 40 % avant application de l’impôt demeure néanmoins.

Ainsi le taux minium d’imposition des dividendes est de 15,50 % et le taux maximum d’imposition devient :

45 % x (100 % – 40 %) + 15,50 % = 42,50 %

Cette disposition aura peu d’effet en pratique car le prélèvement libératoire était assez rarement appliqué.

Toutefois un acompte sur cet impôt au taux de 21 % sera prélevé par l’organisme qui distribue le dividende (la banque, l’entreprise…). Les contribuables percevant des revenus inférieurs à 50.000 € pour un célibataire ou 75.000 € pour un couple pourront demander à être dispensés de l’acompte.

L’abattement fixe de 3.050 € dont pouvait bénéficier un couple (1.525 € pour un célibataire) est supprimé. L’impact de cette mesure pourra être au maximum de 1.373 €. Il devient donc inutile de réaliser chaque année des distributions de l’ordre de 5.000 € (pour un couple) ou 2.500 € (pour une personne seule) dans le but d’éviter l’impôt.

Plus-values sur vente d’actions par les particuliers

Les plus-values sur vente d’actions ou de parts sont désormais soumises au barème progressif de l’impôt (au lieu des 19 % auparavant) auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux (15,50 %). Cette situation sera dans la plupart des cas pénalisante. Elle sera néanmoins plus favorable que la situation actuelle pour des petites cessions par un contribuable faiblement imposé.

A noter que les personnes qui transfèrent leur domicile hors de France sont soumis également à cette taxation même s’il ne vendent pas leurs titres : dispositif de l’exit-tax.

Maigre consolation : la CSG sur les plus-values devient déductible des revenus à hauteur de 5,1%.

Placements à revenus fixes

Comme les dividendes, les placements à revenus fixes (comptes à termes…), à l’exception des dispositifs exonérés (assurance-vie, livret A…), seront soumis, à compter de 2013, au barème progressif de l’impôt.

Toutefois un acompte sur cet impôt au taux de 24 % sera prélevé par l’organisme qui verse les intérêts (la banque, l’entreprise…). Les contribuables percevant des revenus inférieurs à 25.000 € pour un célibataire ou 50.000 € pour un couple pourront demander à en être dispensés.

La plus-value des pigeons

Un dispositif particulier est créé pour les entrepreneurs qui vendent les titres de leur société : 20 % d’abattement sur la plus-value pour une détention des titres entre 2 ans et 4 ans, 30 % entre 4 ans et 6 ans, 40 % au delà de 6 ans.

Cet abattement concerne l’impôt sur le revenu et non les prélèvements sociaux. On retrouve la règle déjà applicable en matière de dividendes.

Mais le mode d’imposition actuel est maintenu dans certains cas : il est possible d’opter pour un prélèvement forfaitaire de 19 % auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux soit un taux global de 34,5 % (comme actuellement) à condition de détenir les titres depuis plus de 5 ans. Aucun abattement n’est alors applicable dans ce cas.

Par ailleurs, l’exonération prévue en cas de départ en retraite demeure.

Cession de titres de participations

La cession des titres d’une filiale par une société holding est en principe exonérée d’impôt à l’exception d’une quote-part de la plus-value. Cette quote-part passe de 10 % à 12 % et elle devient applicable sur chaque plus-value sans possibilité de déduction d’éventuelles autres moins-values.

Montages fiscaux : la fin d’une époque…

Le projet de loi de Finances rectificative met à mal 2 montages fiscaux d’envergure.

Apport avant cession

Ce montage est destiné aux dirigeants qui souhaitent vendre les titres de leur société et réinvestir les fonds dans une autre activité. Ils apportent leurs titres à une société holding. Et c’est cette dernière qui procède à la vente. L’apport à la société holding bénéficiait jusqu’ici d’un sursis (automatique) d’imposition. Les titres étaient vendus par la société holding pour leur valeur d’apport : la plus-value réalisée était nulle. Il suffisait jusqu’ici de réinvestir une partie, même modeste, du prix de vente dans une activité économique pour éviter l’imposition de toute la plus-value.

Le sursis d’imposition devient un report. Il n’est donc plus automatique. La société holding doit réinvestir au moins 50 % du prix de vente dans les 5 ans dans une activité économique. Et seule la part réinvestie bénéficie du report. Le reste est taxé.

Cession d’usufruit temporaire

D’une ingénierie fiscale particulièrement audacieuse, ce montage vise à réduire l’impôt payé par les propriétaires de biens immobiliers. Il consiste à céder au locataire un droit d’usage des locaux au lieu de lui faire payer une location. Cette opération se réalise généralement lorsque propriétaire et locataire ne font qu’un : Monsieur DUPONT loue des locaux à la SARL détenue par Monsieur DUPONT lui-même. Il faut noter qu’il est particulièrement délicat pour le contribuable de démontrer que le but qu’il recherche n’est pas purement fiscal.

Par cette astuce, le propriétaire immobilier subit la fiscalité des plus-values jusqu’ici plus favorable que la fiscalité des revenus fonciers applicable aux loyers.

La Loi de Finances requalifie cette plus-value en revenus fonciers, effaçant ainsi l’essentiel de l’avantage fiscal.

Afin d’éviter toute opération de dernière minute, ces nouvelles dispositions sont applicables depuis le 14 novembre 2012.

Donation avant cession :

Ce montage permet de diminuer le montant de la plus-value sur la vente des titres d’une société. Il s’agit de donner une partie de sa société à ses enfants avant de la vendre. La plus-value réalisée par les enfants dans ce cas est nulle puisqu’elle est calculée par différence entre le prix de vente et la valeur retenue dans la donation (identique à la valeur de vente puisque la donation vient d’être effectuée).

La loi de finances visait à recalculer la plus-value sur la valeur d’origine pour les donations réalisées moins de deux ans avant la vente. Mais cette disposition a été censurée par le Conseil Constitutionnel et cette possibilité de montage demeure.

Crédit d’impôt compétitivité

Le principe du crédit d’impôt compétitivité devait être simple et sans condition : 4 % de crédit d’impôt en 2014 sur les salaires bruts de 2013 et 6 % en 2015 sur les salaires de 2013.

Exemple : pour un salarié au SMIC, l’entreprise percevra 686 euros au titre de 2013 et 1.030 € en 2014.

Première exclusion : les salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. Alors qu’il semblait que ces rémunérations pouvaient donner lieu à un crédit d’impôt dans la limite de 2,5 fois le SMIC, elles sont désormais totalement exclues.

 

La loi est pour l’instant très vague sur les contreparties en matière de compétitivité. Elle précise cependant que le crédit d’impôt ne peut ni financer une hausse de la part des bénéfices distribués (dividendes), ni augmenter les rémunérations des personnes exerçant des fonctions de direction dans l’entreprise. On peut s’interroger sur la portée pratique de ces dispositions très générales. A moins que la loi ne vienne ajouter d’autres contraintes comme une mise en réserve du crédit d’impôt à l’instar de ce qui avait été prévu pour le taux réduit de 19 % à la fin des années 90.

ByE.DALOZ

Taxe d’habitation : le logement doit être habitable

On ne paie la taxe d’habitation que sur un local pourvu de meubles. Un local vide n’y est pas soumis.

Et le Conseil d’État vient de préciser une condition supplémentaire : le local doit être habitable.

C’est ainsi qu’un habitant de Pagney (Jura) vient d’obtenir gain de cause. L’administration fiscale lui avait réclamé la taxe d’habitation au motif qu’il détenait une maison qui comportait des meubles. Mais n’ayant pas vérifié si le logement était habitable ou non, l’administration a été déboutée de sa demande.

CE 28 décembre 2012 n° 347252, 8è et 3è s.-s.

ByE.DALOZ

Titres de participations

La cession d’une filiale détenue depuis plus de deux ans par une société mère soumise à l’impôt sur les sociétés est en principe exonérée d’impôt. Seule une quote-part de la plus-value est imposée : quote-part dite de frais et charges.

La part imposable est désormais de 12 % au lieu de 10 % auparavant et porte sur les plus-values brutes. On ne déduit plus les moins-values réalisées par ailleurs sur d’autres cessions de filiales.

Loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 art. 22 (JO 30 p. 20859)

ByE.DALOZ

Crédit d’impôt compétitivité

Le principe du crédit d’impôt compétitivité devait être simple et sans condition : 4 % de crédit d’impôt en 2014 sur les salaires bruts de 2013 et 6 % en 2015 sur les salaires de 2014.

Première exclusion : les salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. Alors qu’il semblait que ces rémunérations pouvait donner lieu à un crédit d’impôt dans la limite de 2,5 fois le SMIC, elles sont désormais totalement exclues.

La loi est pour l’instant très vague sur les contreparties en matière de compétitivité. D’autres contraintes viendront-elles diminuer la portée de cette mesure ?

3e loi n° 2012-1510 du 29 décembre 2012 de finances rectificative pour 2012 article 66 : JO du 30 décembre

ByE.DALOZ

Dispositif Duflot : nemo legem ignorare censetur (*)

Le dispositif Duflot remplace le dispositif Scellier et accorde une réduction d’impôt pour des investissements dans des locaux à usage d’habitation.

Parmi les conditions d’éligibilité, on trouve des contraintes écologiques mais également des plafonds de loyers et de ressources pour les locataires.

Les plafonds de loyers sont fixés en euros par mètre carré selon des zones géographiques : A, A bis, B1 et B2.

A ces plafonds, on ajoute ensuite un coefficient multiplicateur égal à : 0,7 + 19 / S où S est la surface habitable au sens de l’article R 111-2 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), augmentée de la moitié, dans la limite de 8 mètres carrés par logement, de la surface des annexes mentionnées aux articles R 353-16 et R 331-10 du même Code.

A tous les recalés du concours d’inspecteur des finances : s’abstenir !!!

(*) « Nul n’est censé ignorer la loi, surtout quand il est facile de la connaître », Aristote.

Arrêté du 29 décembre 2012 (JO 30 p. 21122)Décret 2012-1532 du 29 décembre 2012 (JO 30 p. 21113)

ByE.DALOZ

Loi de finance : 10 mesures rejetées par le Conseil Constitutionnel.

Rarement autant de mesures auront fait l’objet d’autant de rejets en raison de leur incompatibilité avec notre constitution. Le Conseil constitutionnel est garant du principe de l’égalité devant l’impôt (article 6 de la constitution) et de l’égalité devant la charge publique (art. 13 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen). C’est au total 10 mesures qui ont été déclarées contraires à ces principes.

Parmi les mesures emblématiques figurent la taxation à 75 % des très hauts revenus ou encore l’imposition à 75 % des retraites chapeaux en passant par la fiscalité confiscatoire des bons anonymes au taux de… 90,5 % !

Cons. const. 29 décembre 2012 n° 2012-662 DC

ByE.DALOZ

Des réformes qui taxent les plus riches ???

Parmi les nombreuses mesures qui vont taxer les entreprises en 2013, retenons en seulement 3 :

  • la suppression de l’abattement de 10 % pour le calcul des charges sociales des gérants majoritaires ;

  • la suppression de l’abattement forfaitaire de 3.050 € (1.525 €) sur les dividendes ;

  • l’assujettissement aux charges sociales des dividendes supérieurs à 10 % du capital.

Prenons l’exemple d’un gérant de SARL dont la rémunération est de 2.500 € par mois et qui se verse un dividende de 5.000 € par an, soit un revenu total de 35.000 € par an.

Les prélèvements totaux qu’il subit actuellement sont de l’ordre de 15.000 €.

Le coût de ces mesures pour lui sera de :

  • suppression de l’abattement de 10 % : 1.300 € ;

  • suppression de l’abattement sur dividendes : 750 € ;

  • assujettissement des dividendes aux charges : 1.950 €.

Soit une note globale de 4.000 € qui s’ajoute aux 15.000 € actuels !!!

Si la réforme taxe les plus riches, il va désormais être nécessaire de redéfinir la notion de richesse.

ByE.DALOZ

Valeur locative des locaux professionnels

La loi de finance rectificative pour 2010 avait prévu une vaste réforme des valeurs locatives à l’horizon 2015.

La valeur locative est le montant retenu par les services fiscaux pour calculer les taxes sur les biens immobiliers : taxe foncière mais aussi contribution foncière des entreprises (remplaçante de la CFE).

Cette réforme était nécessaire compte tenu du mode d’évaluation actuel : un calcul obscure d’un autre temps, totalement arbitraire et basé sur des valeurs d’immeuble datant de 1970 revalorisées à l’aide de coefficient auxquels personne ne comprend rien…

Une expérience a été lancée dans 5 départements pour tester le nouveau mode de calcul de la valeur locative. Elle devrait désormais représenter le loyer qui peut potentiellement être retiré d’un bien immobilier.

Pour permettre à l’administration de réaliser ce nouveau calcul, chaque entreprise devra souscrire à partir de la mi-février 2013 et au plus tard le 8 avril 2013 un formulaire 6660-REV pour chaque local qu’elle exploite. Il décrira le découpage du local en fonction de son utilisation : magasin, bureau, stockage…

impots.gouv.fr 29 novembre 2012

ByE.DALOZ

Montages fiscaux : la fin d’une époque…

Le projet de loi de Finances rectificative devrait mettre à mal 3 montages fiscaux d’envergure.


Donation avant cession :

Ce montage permet de diminuer le montant de la plus-value sur la vente des titres d’une société. Il s’agit de donner une partie de sa société à ses enfants avant de la vendre. La plus-value réalisée par les enfants sera nulle puisqu’elle sera calculée par différence entre le prix de vente et la valeur retenue dans la donation (identique à la valeur de vente puisque la donation vient d’être effectuée).

Projet de Loi de Finances : la plus-value serait désormais recalculée sur la valeur d’origine si la donation a moins de deux ans.


Apport avant cession

Dans la même idée que la donation avant cession, l’apport de titre à une société holding avant cession permet de neutraliser la plus-value réalisée. Il faut néanmoins réinvestir une partie (même modeste) du prix de vente dans une activité économique. Ce montage a en outre l’avantage d’éviter au vendeur d’avoir à donner tout ou partie de son entreprise à ses enfants.

Projet de Loi de Finances : le vendeur peut désormais bénéficier d’un report d’imposition (et non d’un sursit) à condition de réinvestir au moins 50 % du prix de vente dans les 5 ans dans une activité économique.


Cession d’usufruit temporaire

D’une ingénierie fiscale particulièrement audacieuse, ce montage vise à réduire l’impôt payé par les propriétaires de biens immobiliers. Il consiste à céder au locataire un droit d’usage des locaux au lieu de lui faire payer une location. Cette opération se réalise généralement lorsque propriétaire et locataire ne font qu’un : la SCI de Monsieur DUPONT (ou Monsieur DUPONT lui-même) loue des locaux à la SARL du même Monsieur DUPONT. Il est, de ce fait , particulièrement délicat pour le contribuable de démontrer que le but qu’il recherche n’est pas purement fiscal.

Par cette astuce, le propriétaire immobilier subit la fiscalité des plus-values jusqu’ici plus favorable que la fiscalité des revenus fonciers applicable aux loyers.

La Loi de Finances envisage tout simplement de requalifier cette plus-value en revenus fonciers, effaçant ainsi purement et simplement l’avantage fiscal de ce montage.


Afin d’éviter toute opération de dernière minute, ces nouvelles dispositions de la Loi de Finances seraient applicables dès le 14 novembre 2012.

Projet de loi de finances rectificative pour 2012, AN n° 403