Auto-entrepreneurs : la création en trompe l’oeil

ByE.DALOZ

Auto-entrepreneurs : la création en trompe l’oeil

Les chiffres de la création d’entreprise ont explosés depuis 2009 avec l’arrivée du régime des auto-entrepreneurs.

Le phénomène est particulièrement soutenu depuis l’avènement de la rupture conventionnelle permettant l’obtention d’une indemnisation chômage et donc d’une aide à la création d’entreprise. A cela s’ajoute un régime particulièrement favorable au cours des 3 premières années en matière de charges sociales, une quasi exonération de la contribution foncière des entreprise, un régime particulier en matière d’impôt sur le revenu et une exonération de TVA… autant de sujet de discorde et de distorsion de concurrence avec les entreprises individuelles soumises à la pression toujours croissante des charges sociales.

Avec plus de 300.000 créations par an depuis 2009, le nombre d’auto-entrepreneurs dépasse aujourd’hui la barre du million : autant de population active qui ne pointe plus à Pôle Emploi. Si ces chiffres sont spectaculaires, la réalité est moins reluisante :

  • seulement 79.000 d’entre eux ont dégagé un revenu positif sur 3 ans ;

  • 9 auto-entrepreneurs actifs sur 10 gagnent moins que le SMIC ;

  • moins d’1 sur 10 perçoit un revenu comparable à un entrepreneur classique ;

  • sur les 328.000 inscrits en 2009, seulement 58 % sont encore actif fin 2011.

Le régime de l’auto-entrepreneur a notamment été créé pour les pluri-actif. Il remplit en partie ce rôle : la moitié des auto-entrepreneurs ont une activité salariée et, pour cette catégorie, 93 % perçoivent une rémunération plus importante que les travailleurs indépendants.

En 2009, 35.000 travailleurs indépendants ont opté pour ce régime. Seuls 69 % d’entre eux étaient encore auto-entrepreneurs à la fin de l’année 2009.

Le revenu moyen d’un auto-entrepreneur est de 4.900 € par an : ce chiffre ne tient compte que de ceux déclarant un chiffre d’affaires. Car 20% d’entre eux n’ont aucune activité. Il faut rappeler qu’un revenu inférieur à 7.500 € par an ne permet pas de valider 4 trimestres auprès du régime général de la sécurité sociale.

Les plus optimistes verront dans ces chiffres un bouillonnement d’activités nouvelles. Les plus réalistes se demanderont comment, dans un cadre soi-disant légal, une partie de la population active survit avec moins 4.900 € par an tout en travaillant !

Etude Insee du 20 septembre 2012

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