Il est en principe interdit à une entreprise de réaliser des opérations de crédit auprès d'une autre entreprise (sauf sociétés d'un même groupe). Ces opérations relèvent du monopôle bancaire.
La location d'un matériel avec option d'achat est assimilée à une opération de crédit. En effet, le locataire a la possibilité d'acquérir un matériel moyennant des redevances et le loueur ne peut pas lui refuser la vente lors de l'option. Il s'agit là davantage d'une opération de financement que d'une pure location.
En revanche rien n'interdit à une entreprise de louer un matériel à une autre entreprise durant plusieurs années à conditions qu'il n'existe, dans le contrat, aucune possibilité d'option d'achat pour le locataire.
Mais qu'en est-il dans le cas d'un matériel informatique dont la durée de vie est courte et la valeur résiduelle négligeable ?
Dans le cas, par exemple, de la location d'ordinateurs sur une durée de 5 ans sans option d'achat, on est très proche d'un contrat de crédit-bail avec levée d'option pour l'euro symbolique. En effet, récupérer un matériel informatique au bout de 5 ans ou ne rien récupérer du tout fait-il une grande différence ?
Selon la Cour de Cassation, tout est affaire de contrat. Si aucune option d'achat n'est prévue, il ne s'agit pas d'un contrat de crédit-bail, et ce, même si le matériel ne vaut plus rien à l'issue de la période de location. Cette activité de location peut donc très bien être effectuée par une entreprise quelconque, à condition bien sûr que son objet social le prévoit.
Cass. com. 2-11-2016 n° 15-10.274 F-D
Chaque salarié doit passer une visite médicale d’embauche auprès du médecin du travail pour évaluer son aptitude à occuper le poste pour lequel il est recruté.
Les services de santé au travail étant surchargés, la loi travail a remplacé cet examen par une visite d'information et de prévention organisée dans les 3 mois qui suivent la prise de poste, sauf si le salarié a déjà bénéficié d'une telle visite dans les 5 précédentes années.
La visite d'information et de prévention est renouvelée au moins tous les 5 ans (contre 2 ans actuellement).
Cette visite ne sera plus forcément réalisée par un médecin du travail mais par un infirmier ou un interne.
Seuls les postes à risques conserveront un examen d'aptitude physique. Un examen médical d’aptitude sera effectué tous les 4 ans au maximum ainsi qu'une visite intermédiaire tous les 2 ans.
Qu'en sera-t-il du montant de la cotisation annuelle aux services de santé au travail ???
Décret 2016-1908 du 27-12-2016 : JO 29
Votre facture d'électricité comporte une taxe qui permet à EDF de supporter les surcoûts liés notamment à la production d'énergies renouvelables : la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE).
Si vous exercez une activité industrielle électro-intensive, vous pouvez bénéficier d'une réduction de cette taxe.
On entend par activité électro-intensive, une entreprise pour laquelle la taxe qui lui est facturée représente au moins 0,5 % de sa valeur ajoutée.
On rappelle que la valeur ajoutée est égale à la différence entre votre production (chiffre d'affaires y compris encours…) et vos achats auprès des fournisseurs (matières premières, frais généraux…).
La réduction est 2 € par mégawattheure consommé si votre consommation dépasse 3 kWh par € de valeur ajoutée, 5 € entre 1,5 et 3 kWh et 7,5 € en dessous de 1,5 kWh.
Exemple : votre valeur ajoutée est de 300.000 €, vous consommez 480.000 kWh par an et la taxe qui vous est facturée représente plus de 4.000 € par an.
La taxe dépasse 0,5 % de 300.000 (1.500 €), donc vous êtes éligible.
Votre consommation est de plus de 480.000 / 300.000 = 1,6 kWh par € de valeur ajoutée. Cette consommation est supérieure à 1,5 kWh et inférieure à 3 kWh par € de valeur ajoutée. Vous pouvez donc bénéficier d'une réduction de 5€ par mWh, c'est-à-dire
5 x 480.000 / 1000 = 2.400 €.
Nous nous tenons à votre disposition pour plus de renseignements
Le bail commercial protège le locataire et le rend propriétaire du droit d'occuper les lieux tant qu'il paie son loyer. A l'issue des 9 années de location prévues au contrat, il bénéficie de la possibilité de reconduire son bail sans que le propriétaire puisse (en principe) s'y opposer, sauf à ce que ce dernier indemnise le locataire pour la valeur de son fonds de commerce (indemnité d'éviction).
Mais ce droit au renouvellement du bail impose au locataire de respecter les dispositions prévues au contrat, et notamment l'activité indiquée.
Ainsi, un locataire qui aurait changé d'activité en cours de bail ou qui n'aurait pas immatriculé son entreprise avec une activité conforme au bail, se verra privé de l'indemnité d'éviction à l'issue du contrat. Le propriétaire des murs récupérera alors gratuitement son local avec les agencements attachés aux murs et pourra même le proposer à un concurrent du locataire moyennant le versement d'un droit d'entrée.
La Cour de Cassation vient de confirmer ce principe même si le propriétaire n'a jamais mis en demeure son locataire de régulariser l'intitulé de l'activité de son entreprise auprès du Greffe du Tribunal de Commerce.
Cass 3e civ. 22-9-2016 n°15-18.456 F-PB
L'administration rappelle aux employeurs que, en vertu des dispositions de l'article L4121-1 du Code du Travail, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs et il doit adapter ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.
Sont ainsi concernées toutes les entreprises dont les salariés sont temporairement exposés aux grands froids au cours de l'hiver.
Les mesures à prendre sont :
– l'aménagement des postes de travail : chauffage adapté des locaux de travail lorsqu’ils existent, accès à des boissons chaudes, moyen de séchage et/ou stockage de vêtements de rechange, aides à la manutention manuelle permettant de réduire la charge physique de travail et la transpiration ;
– l'organisation du travail : planification des activités en extérieur, limitation du temps de travail au froid (dont le travail sédentaire), organisation d’un régime de pauses adapté et temps de récupération supplémentaire après des expositions à des températures très basses ;
– des vêtements et équipements de protection contre le froid, avec l'adaptation de la tenue vestimentaire devant permettre une bonne protection contre le froid sans nuire aux exigences liées à la tâche à effectuer (mobilité et dextérité pour l’essentiel). La tenue adoptée doit, par ailleurs, être compatible avec les équipements de protection individuelle prévus pour d’autres risques (travail en hauteur, protection respiratoire) lorsqu’ils sont utilisés conjointement avec les vêtements de protection contre le froid.
Note d'information interministérielle 2016-326 du 2-11-2016 fiche 8
La loi Macron du 6 août 2015 a mis en place un plafond pour les indemnités à verser à un salarié en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Il s'agit notamment du cas où un licenciement pour faute a été requalifié par les prud'hommes. Le salarié doit dans ce cas percevoir l'intégralité des indemnités dues pour la rupture de son contrat de travail : indemnité de licenciement, préavis…
Et la loi établit donc désormais un barème pour l'indemnité supplémentaire à verser par l'employeur au titre des dommages et intérêts.
Le barème est fonction de l'ancienneté du salarié. Le montant est au minimum d'un mois de salaire (2 mois pour un an d'ancienneté, 3 mois pour 2 ans…), il est dégressif (8,5 mois pour 10 ans, 13,5 mois pour 20 ans…) et peut atteindre 21,5 mois de salaire au-delà de 43 ans d'ancienneté (auxquels s'ajoute 1 mois pour les plus de 50 ans et situations particulières)
Si ce barème semble avoir le mérite d'encadrer le risque de l'entreprise, il n'est qu'indicatif, contrairement aux raccourcis qu'ont pu en faire certains médias. Le juge n'est pas tenu de le respecter sauf accord entre l'employeur et le salarié !!!
L'avenir nous dira si l'éléphant a accouché ou non d'une souris…
Décret 2016-1581 du 23-11-2016 : JO 25
Lorsqu'un salarié est amené à se déplacer sur un chantier sans pouvoir rentrer chez lui pour déjeuner, il peut bénéficier d'un remboursement de ses frais de repas dans une certaine limite sans que cette indemnité soit soumise aux charges sociales. Encore faut-il qu'il ne puisse pas rentrer chez lui à midi…
La Cour de Cassation vient d'assujettir à cotisations des indemnités versées pour des salariés pour lesquels le contrat prévoyait que « le salarié devra prendre toutes dispositions pour établir son logement de telle sorte que l'éloignement du lieu de travail ne soit pas une gêne à l'exécution de ses obligations contractuelles ». Il s'agissait de contrats à durée déterminée ou de contrats à durée indéterminée de chantiers.
La Cour en a conclu que, selon le contrat de travail, les salariés étaient censés habiter près du chantier, peu importait que dans les faits ils ne pussent rentrer chez eux à l'heure du déjeuner.
Cass. 2e civ. 15-9-2016 n°15-22.146 F-D
S'il est légitime de faire valoir ses droits, il est condamnable d'en abuser.
« L'abus de droit » fiscal, par exemple, est sanctionné par une majoration de 80 %. Il s'agit de la situation très particulière où un contribuable a agi uniquement dans le but d'éviter l'impôt.
Il existe un autre cas, moins connu, où l'usage excessif du droit fait encourir des amendes au contribuable : c'est celui du recours abusif aux tribunaux administratifs. Ainsi le fait de saisir le Tribunal Administratif, la Cour d'Appel Administrative ou le Conseil d’État (juridictions compétentes en matière fiscale par exemple) pour des questions qui ne réclament manifestement aucune interprétation de la Loi par la justice, le requérant peut être condamné à une amende de 3.000 €.
A compter du 1er janvier 2017, l'amende passera à 10.000 €.
Décret 2016-1480 du 2-11-2016
L'article 16 du Livre des Procédures Fiscales dispose que l'administration peut demander aux contribuables des justifications lorsqu'elle établit que le total des montants crédités sur ses relevés de comptes représente au moins le double de ses revenus déclarés ou excède ces derniers d'au moins 150 000 €.
Ainsi lorsqu'une personne vend son habitation principale, elle reçoit une forte somme sur son compte bancaire. Mais cette vente étant exonérée, elle ne fait l'objet d'aucune déclaration sur les revenus.
L'administration qui n'est donc pas forcément informée de cette vente peut-elle utiliser la procédure prévue à l'article 16 ?
Pour le Conseil d’État, la réponse est oui.
C'est la raison pour laquelle certains contribuables peuvent faire l'objet de questions à l'occasion de la vente de leur maison.
CE 20-10-2016 no 383983
L'assurance maladie met à disposition des entreprises 12 aides visant à réduire les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entreprises de moins de 50 salariés.
Pour en bénéficier il faut notamment être à jour de ses cotisations, ne pas avoir fait l'objet d'une injonction de payer ou d'une majoration et avoir établi son document unique d'évaluation des risques.
Aides financières |
Secteurs concernés |
Nature des aides |
Aquabonus : Suppression du perchloroethylène |
Pressings de 1 à 49 salariés |
Max. 25 000 €, finance à 40 % l’achat d’un ou plusieurs combinés lavage-séchage-détachage |
Airbonus : Émissions de moteur diesel
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Garages et centres de contrôle technique de 1 à 49 salariés |
Max. 25 000 €, finance à 40 % l’achat ou la rénovation d’un système de captage des gaz d’échappement, cabine en surpression |
Préciseo : Troubles musculo-squelettiques (TMS) |
Salons de coiffure de 1 à 49 salariés |
Max. 5 000 €, finance à 50 % l’achat de bacs de lavage ergonomiques et de sèche-cheveux légers |
Échafaudage+ :Chutes de hauteur |
Entreprises du BTP de 1 à 49 salariés |
Max. 25 000 €, finance à 50 % l’achat d’échafaudages de pied ou roulants admis à la marque NF |
TMS Pros Diagnostic :
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Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 70 % la formation d’une personne et une prestation de diagnostic |
TMS Pros Action : |
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 50 % l’achat d’équipements permettant de réduire les risques de TMS |
Filmeuse+ : TMS, chutes et accidents lors du filmage des palettes |
Secteurs industriels et logistiques (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 50 % l’achat d’une filmeuse automatique |
Stop essuyage :Coupures et Troubles musculo-squelettiques |
Cafés, hôtels et restaurants (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 50 % l’achat de laves verres munis d’osmoseurs |
Garage plus sûr : |
Garages de 1 à 19 salariés |
Max. 25 000 €, finance à 40 % l’achat de fontaines biologiques, lavage des pistolets à peinture, démonte-pneu semi-automatique… |
Transport plus sûr : |
Transport routier de marchandises (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 50 % l’achat d’un ou plusieurs ensembles d’équipements intégrés dans un poids lourd neuf |
Bâtir : |
BTP (de 1 à 49 salariés)
|
Max. 25 000 €, finance à 40 % à 50 % l’achat de de protections de trémies d’escalier, grues à montage automatisées, tables élévatrices… |
Stop Amiante : |
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) |
Max. 25 000 €, finance à 40 % l’achat d’aspirateurs, unités de décontamination, ventilations… |